ÉTABLI N39 - Tempête dans le monde académique !

  • La Fabrique des transitions
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    Édito

    Tempête dans le monde académique 

    Aux États-Unis, après le licenciement de centaines de scientifiques et d'expert·es de l'agence américaine pour le climat (NOA) et du programme américain de recherche sur le changement climatique, l’administration de Donald Trump a annoncé ce lundi 28 avril“qu'elle congédiait les auteurs d'un rapport scientifique utilisé depuis plus de 25 ans pour élaborer les politiques de réponse au réchauffement climatique aux États-Unis”.

    Pendant ce temps, en réponse à la “remise en cause de la liberté académique”, certaines universités comme Harvard ripostent et s’opposent à la menace de gel des subventions fédérales des universités. Et le mouvement est mondial : en France, les coupes budgétaires se font aussi sentir, alors que le  rapport 2025 sur “l’indice de liberté académique” publié jeudi 13 mars, indique que sur 179 pays, “la liberté d’expression, de recherche et d’enseignement a baissé dans 34 pays”.

    En France, la riposte s’organise également. L’Université Aix-Marseille a lancé un programme “Safe Place for Science” pour accueillir les scientifiques américains, notamment sur les enjeux liées au climat, à l'environnement, à la santé et aux sciences humaines et sociales (SHS).

    En effet, comment penser nos trajectoires, nos dynamiques sociales, et la transition sans ces regards éclairés, critiques, sourcés de la recherche ? Le risque est que “le contrat entre science et démocratie, entre science et décision publique, se fissure” rappelle le climatologue Christophe Cassou. “Aujourd’hui, il s’agit surtout de se demander si l’on va finalement réussir à réconcilier l’action politique avec le long terme et la société avec la connaissance en matière d’environnement.”

    Au-delà de la sensibilisation, de la formation et de la recherche, que peuvent les universités pour les transitions ? Une des réponses serait peut-être de s’ancrer davantage, de territorialiser leurs actions et de s’allier avec d’autres acteuri·ces locaux·ales (collectivités, associations, entreprises) pour penser des projets de recherche et d’accompagnement au service des bassins de vie et des vivants qui les peuplent. C’est toute l’intention du programme “IRIS-E” porté par l’Université et la Métropole de Rennes, auquel contribue la Fabrique des transitions.

    Nous avons cruellement besoin du regard du monde académique pour analyser, comprendre, sourcer, enquêter et construire, mais aussi pour transmettre nos postures et méthodologies en déployant d’autres formes de recherche, plus participatives et émancipatrices. Sans doute un 5ème “Fantastique” à ajouter à notre panoplie de super-héros·ïnes des territoires en transition !

    Date : 30 avril 2025