ÉTABLI N38 - À quoi s'adapter ?

  • La Fabrique des Transitions

Présentation

À quoi s’adapter ?

À quoi ressemblera la France avec un réchauffement de +4 °C ? Météo-France publie son dernier rapport sur la variabilité, les extrêmes et les impacts climatiques en France. « C’est un autre pays qui nous est raconté. Les extrêmes seront tellement intenses et fréquents qu’il ne s’agira plus de vivre mais de survivre à de tels bouleversements », rappelle le climatologue Davide Faranda dans Le Monde.

Penser l’adaptation, c’est tout le sens du programme “Territoires adaptés au climat de demain” que nous menons en partenariat avec le Cerema auprès de 25 collectivités françaises.

Derrière l'impératif d'adaptation, il s'agit non seulement de diminuer nos émissions (moins le climat se réchauffe, plus l’adaptation est facile) mais aussi d’organiser nos modes de vie pour faire face à cette perspective. Quelle gouvernance locale pour répondre à ces enjeux ? Comment instruire et arbitrer les conflits que cela engendre ? Quelles instances démocratiques pour s'assurer que personne n'est laissé sur le carreau ? Bref, quelle société voulons-nous dans ce futur climatique ?

Ce sont aussi nos métiers qui vont être transformés, comme le rappelle le Lierre dans sa dernière publication sur l’évolution des métiers des agents publics à l’aune des transitions, ou encore l’enquête sur les pratiques de redirection écologique des métiers territoriaux à Grenoble. Dans un contexte de réchauffement climatique et de glaciation des affects, nos postures vont sans doute devoir bouger : l’art et la manière d’animer le dialogue territorial devient central, comme l’intuitionne Geyser et le Cerdd avec la création d’une école dédiée.

Dialogue, démocratie, justice sociale, fierté retrouvée : c’est peut-être une voie de passage pour lutter contre le très médiatique “backlash écolo” — qui n’est pas une fatalité. “Il ne faudrait pas se tromper de backlash : ces protestations sont le contrecoup de l’injustice, et non de l’écologie [...]. Car ce qui génère le retour de bâton [...] c’est aussi l’impuissance et/ou l’absurdité des politiques de transition qui se limitent au greenwashing”, rappellent Nicolas Rio et Manon Loisel dans leur lettre aux 500 000 (futurs) élus municipaux.

Cette transformation sociétale doit aussi s'incarner localement, en portant des projets territorialisés cohérents sur le temps long.

À ce titre la Mise en récits, quand elle est pensée comme un outil de conduite de changement, permet à la fois de se projeter et de construire démocratiquement ces mondes désirables à partir des spécificités locales, comme l'illustrent les deux nouvelles publications à ce sujet issues des communautés apprenantes dédiées au sein de la Fabrique des transitions.

Bonne lecture !

Date : 27 mars 2025