Pour les transitions, passer le mur du son !

Post-croissance ou post-fascisme ? Ne serait-ce pas, en résumé, le dilemme propre à la période dans laquelle nous entrons, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale et à la victoire des partis d’extrême droite aux élections européennes ?

Post-croissance : c’est réussir à se projeter collectivement dans une société fondée sur autre chose que le PIB – PIB qui ne dit rien de l’innovation et de la valeur créée par les territoires en transition qui, pourtant, bien réelles, répondent au sentiment de déprise et de dépression que traverse le pays, et à ses aspirations profondes.

Ou post-fascisme : verser dans une forme modernisée de société réactionnaire, inégalitaire et autoritaire, qui ne résout rien des problèmes de ce siècle ; pire, les aggrave…

Nous sommes à la croisée des chemins !

Dans ce contexte, les logiciels de pensée, les modes d’organisation et les intérêts financiers d’un certain nombre d’acteurs sont soudain mis à rude épreuve ; quand, pendant 30 ans, la vie d’un nombre considérable d’habitants s’est dégradée. Et ils le font savoir.

La logique néo-libérale a fait de la concurrence "libre et non faussée" le principal levier de développement économique et d’aménagement des territoires, avec la casse continue des services publics qu’on connaît et le mépris qui l’accompagne, tant pour la fonction publique que pour les usagers.

Ajoutées à cela : des tactiques politiciennes et médiatiques qui, visant à faire de l’extrême droite un adversaire utile pour maintenir la même logique néo-libérale au pouvoir, ont fini par la légitimer et passer sous-silence tout ce qui s’invente à bas bruit dans les territoires en transition.

Dès lors que faire ?

D’abord préserver l’Etat de droit car c’est bien là l’enjeu. Et pour cela, voter.

Ensuite quelle que soit l’issue du vote, se serrer les coudes, s’épauler. On en aura besoin.

Enfin, réfléchir ensemble à la façon de continuer à amplifier les transitions, en produisant un effort collectif additionnel pour mieux nous faire entendre, par tous, partout : investir dans un parc éolien citoyen pensé et géré par une société publique-privée (comme en témoigne le Grand Atelier de l’AMRF), si ça change les paysages, ça renforce aussi l’autonomie du territoire, créée des recettes économiques locales et permet de faire revenir des médecins !

Après 10 ans, les TEPOS l’affirment ; I4CE le démontre ; l’ESS le revendique… Mais tout cela reste insuffisant si nous le disons chacun de notre côté. Comment mieux faire valoir, ensemble, les solutions dont nous disposons et qui ne passent pas – ou si rarement – le mur du son médiatique ?!

En faisant des transitions une dynamique collective, en recréant des espaces de délibération démocratique, d’expression des désaccords, de reconnaissance des différends, en soutenant l’émergence de projets de territoire désirables qui mettent la société en mouvement, nous soignons ce corps social fracturé. Mais comment mieux le faire savoir ?

En renforçant la coopération entre différentes échelles (locale, régionale, nationale…), les territoires doivent être soutenus et entendus pour ce qu’ils sont : les pilotes d’une transformation systémique qu’on ne subit pas mais qu’on fait advenir ensemble.

Les initiatives des alliés

Les réponses à bas bruit

Les réponses à bas bruits apportée par la Fabrique des transitions et ses alliés sur le temps long, permettent de répondre à la fracture sociale, à ce qui fait le lit de l’exclusion, au sentiment de déclassement et d’impuissance, de ne pas avoir prise sur la course du monde et sur l'avenir de son territoire.